Accueillir dans les lieux collectifs, des enfants dès leur plus jeune âge en situation de handicap permet d’accompagner les familles et d’ouvrir le regard de la société vis-à-vis du handicap.
Sortir de l’isolement l’enfant et sa famille
L’accès aux crèches et autres structures de la petite enfance est un droit de l’enfant en situation de handicap et non comme « une option facultative ou le fruit d’une volonté individuelle », mais bien comme « un droit fondamental et une obligation nationale ». Les équipes des lieux d’accueil de la petite enfance permettent alors de sortir de l’isolement l’enfant et sa famille en leur offrant un lieu d’échange, de contribuer au changement de regard en accueillant en même temps des enfants valides.
Un rapport « Accueillir et scolariser les enfants en situation de handicap de la naissance aux 6 ans et accompagner leur famille », a été remis par Sylviane Giampino, présidente du Conseil de l’enfance et de l’adolescence du HCFEA (Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge), à Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé et à Sophie Cluzel, secrétaire d’état aux personnes handicapées, qui avaient commandé ce rapport.
Accueillir très tôt les jeunes enfants en situation de handicap
C’est un rapport qui suggère des solutions, de bonnes pratiques ainsi que des initiatives. Il souligne notamment que l’enjeu est important puisqu’il s’agit de préparer une société « où le regard porté sur le handicap change ». Il insiste sur la nécessité d’accueillir très tôt les jeunes enfants pouvant être en situation de handicap.
Ouvrir davantage de mode s’accueil individuels ou collectifs
Il recommande d’ouvrir davantage de modes d’accueil individuels ou collectifs pour tous ces enfants de moins de 3 ans. Le HCFEA rappelle qu’aujourd’hui « 30 000 à 40 000 enfants en situation de handicap ont besoin d’être pris en charge de manière plus précoce. Plus de la moitié (54%) d’entre eux sont exclusivement gardés à la maison par leurs parents ». Cette prise en charge faciliterait la vie des familles dans leur rapport aux services petite enfance pour un éventuel diagnostic.
Elle permettrait de développer l’appui aux professionnels, de prendre en considération et améliorer la vie des fratries. Elle aiderait les parents notamment, pour une reprise du travail et les soutenir dans leur parentalité. En effet, de nombreux parents plus particulièrement les mères ont été obligées de cesser leur activité professionnelle les premières années suivant la naissance de l’enfant en situation de handicap faute de structure pour l’accueillir.
Un changement de regard sur le handicap
Il est donc important de noter que des enfants en situation de handicap peuvent accéder, aujourd’hui, à des structures classiques dès le plus jeune âge. Par ailleurs, c’est un facteur qui facilite l’intégration scolaire en milieu ordinaire et participe au changement de regard de la société sur le handicap.
Comme n’importe quel enfant, un grand nombre d’entre eux vont pourvoir s’éveiller, s’épanouir au milieu des autres enfants dans des structures ordinaires.
Les communes qui créeront des places en crèche pour les enfants en situation de handicap se verront encouragées financièrement. « Cet objectif est très important parce que la mixité sociale et l’accueil des différences se construisent dès l’enfance. Il est de notre devoir de nous assurer que tous les enfants peuvent être accueillis en crèche », a déclaré Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé.
De nouvelles connaissances indispensables pour les professionnels de la petite enfance
Le rapport prévoit également que les professionnels (les) de la petite enfance puissent disposer de connaissances pour l’accueil du jeune enfant en situation de handicap et bénéficier de soutien pour « pouvoir aider les enfants dans leur différence ainsi que les familles qui souvent se sentent fragilisées et isolées dans l’attente d’un diagnostic ». Ces connaissances sont au cœur du nouveau CAP Petite Enfance, le CAP Accompagnant Educatif Petite Enfance (CAP AEPE).
Plus le changement de regard sur le handicap s’opère tôt, plus il devient naturel de vivre ensemble. La tolérance face à la différence commence dès le plus jeune âge par le partage d’activités dans les lieux collectifs d’accueil.
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Crédit photo : Les pros de la petite enfance
