En France, comme dans de nombreux pays avancés, les méthodes pédagogiques dites alternatives séduisent de plus en plus les familles de par leur approche différente. Elles ont fait leurs preuves et reposent sur de nombreuses années d’expérience. Mais, certaines d’entre elles sont souvent critiquées à tort ou à raison…
Replacer « l’humain au cœur du système éducatif »
Moins bien connue que la méthode de Montessori ou celle de Freinet, la pédagogie Steiner-Waldorf fait également des adeptes. Elle est inspirée des travaux du philosophe autrichien Rudolf Steiner (1861-1925) qui est le fondateur de « l’anthroposophie » (pensée visant à rapprocher l’homme des mondes spirituels).
Depuis un siècle, la pédagogie Steiner-Waldorf s’est installée partout dans le monde, de l’Allemagne au Canada en passant par la France. Rudolf Steiner souhaitait replacer « l’humain au cœur du système éducatif » et prônait « une plus grande écoute des rythmes de l’enfant » ainsi qu’une plus grande « liberté dans le développement des capacités de chacun ». Cette pédagogie participe donc « au mouvement de l’éducation nouvelle ».
Pour bon nombre de professionnels(les) de la petite enfance, la pédagogie de Steiner est avant tout « un savoir être ».
Quelques principes de la pédagogie Steiner-Waldorf
La pédagogie de Steiner-Waldorf respecte les phases du développement de l’enfant. Dans la conception de Rudolf Steiner, la petite enfance s’inscrit dans le cycle de l’imitation puisque pour lui pendant toute la durée de cette période, l’adulte est un modèle pour l’enfant qui va rechercher à reproduire ses gestes et ses mots. Ce comportement va aider le jeune enfant à se connaître lui même. Donc, que ce soit les parents ou les professionnels(les) de la petite enfance, ils sont des modèles à imiter mais pour que l’enfant puisse affirmer son identité l’adulte doit avoir une attitude bienveillante à son égard.
Le développement des relations sociales fait également partie des grands principes de la pédagogie Steiner-Waldorf. Pour le/la professionnel(le) cela implique donc de connaître tout sur chaque enfant. C’est pourquoi, avant que le tout-petit fasse son entrée dans le lieu d’accueil, le/la professionnel(le) s’entretient avec les parents pour comprendre son vécu depuis sa naissance. Le lien avec les familles est maintenu grâce à des réunions avec l’équipe de professionnels(les) mais également à l’organisation de commissions administratives auxquelles les parents s’investissent tout au long de l’année.
En respectant le rythme de l’enfant, les professionnels(les) lui signifient alors qu’il est un individu unique. Le jeu libre est une façon d’accompagner l’enfant dans la découverte de lui-même puisqu’en découvrant qu’il peut agir seul, en expérimentant sans que l’adulte donne ses consignes, l’enfant prend confiance en lui. Par le jeu, le jeune enfant va développer sa dextérité et son sens social puisqu’il faut communiquer et partager. Les adultes sont à la fois présents et discrets, observant ce qui se passe sans intervenir dans le jeu des enfants. Les jouets et le matériel qui sont à la disposition des petits sont en matière naturelle, pour développer leurs sens, les formes simples sont privilégiées afin de permettre aux jeunes enfants de développer leur imaginaire.
Les activités de l’enfant évoluent avec l’âge. En grandissant, il peut apprendre certaines choses du quotidien comme rester à table, ranger ses jouets, débarrasser la table, etc. Cela permet à l’enfant d’être acteur de sa vie.
Cette pédagogie a des atouts puisqu’elle s’adresse à l’enfant dans sa globalité et propose que l’enfant développe un esprit libre et une ouverture au monde. Pour Rudolf Steiner, l’authenticité est primordiale que ce soit au niveau de l’enfant mais également de l’adulte.
La formation à la pédagogie Steiner-Waldorf nécessite du temps et du discernement pour comprendre « la nature profonde de l’enfant ».
En conclusion, on peut rappeler que la pédagogie Steiner-Waldorf a été fondée en 1919 et depuis qu’elle existe, n’a pas fait l’unanimité des professionnels(les) de la petite enfance même si elle contient des aspects novateurs comme l’importance accordées aux rythmes de l’enfant, aux arts, au travail sur la motricité, etc. Mais, dans le mouvement de « l’éducation nouvelle », cette pédagogie fait partie des plus controversées. Elle fait souvent l’objet de critiques de la part des pédagogues, des familles et même de la Mivludes (Mission interministérielle de vigilance contre les dérives sectaires). L’anthroposophie développée par Rudolf Steiner et dont il s’est inspirée pour l’élaboration de sa pédagogie, est la principale raison des accusations sectaires.
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