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Préparation au concours d’adjoint administratif, annales de concours 2001

Métier
Préparation au concours d'adjoint administratif, annales de concours 2001

Concours d’Adjoint administratif

Le mercredi 25 avril 2001

Français

Durée 1.30 heure          coefficient 3

Le pouvoir des femmes

La journée des femmes a lieu demain. Les mêmes questions reviennent chaque année : où en sont le chômage, l’écart de salaire et le pouvoir ? C’est un peu court.

L’écart de salaires entre hommes et femmes diminue . A qualification et fonction égales, il est de -15 %.C’est la « prime de risque » retenue par les entreprises pour les contraintes de famille des femmes, au cours de leur carrière. Mais leur taux d’activité augmente partout ( de 48 à 62% depuis 1970 en France), alors que celui des hommes diminue : les entreprises remplacent leurs vieux travailleurs déqualifiés de l’industrie par de jeunes femmes aptes au service .

Surtout les femmes conquièrent en silence un vrai pouvoir. Elles sont 46% de la population active, plus souvent qualifiées et salariées que les hommes. Des professions se féminisent : ingénieurs, professeurs, services aux entreprises, ouvriers qualifiés. Ce sont elles qui créent le plus d’emplois, alors que les secteurs qui se masculinisent voient leurs effectifs diminuer : ouvriers non qualifiés, agriculteurs et commerçants.

Partout, ces femmes qualifiées occupent aujourd’hui le «pouvoir médiateur», le pouvoir montant dans les sociétés modernes. Elles sont en majorité dans l’éducation, la santé, souvent dans la justice ( avocates, magistrales), nombreuses dans les directions des relations humaines et de la communication des entreprises, dans les médias, dans l’Etat-providence ( Sécurité sociale). Elles occupent des postes symboliques de direction des organisations modernes, comme l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), le TPI ( Tribunal pénal international), l’Ena, le CNRS, la CFDT, la Banque des pauvres . On leur confie la présidencedes Régions ou des partis politiques devenus ingouvernables. Elles entrent en force dans les municipalités, où se règlent des questions touchant directement à la population. Curieusement, ce pouvoir-là reste méconnu.

Pourtant qui détient le pouvoir réel ? Un fabricant de yoghourts, dont le cours en Bourse monte, ou la directrice du CNRS, dont les travaux détermineront la capacité d’exportation des entreprises et l’emploi de demain ?

Ces sont des hommes qui dirigent les prés carrés traditionnels : l’OMC ( Organisation mondiale du commerce), la BCE ( Banque centrale européenne), FO et les grandes entreprises du Cac 40. Mais confiner l’économie à ces activités ( les relations internationales, la finance et les marchés, la grande industrie) où les hommes monopolisent le pouvoir est une erreur. La croissance dépend de moins en moins du capital physique ou financier et de plus en plus des services et du « capital humain ». Domaine où les femmes exercent les trois vrais pouvoirs : la procréation, l’éducation et la santé. Hannah Arendt distinguait « le travail, l’oeuvre et l’action ». Les femmes sont au travail, à l’oeuvre, mais restent exclues de l’action, c’est-à-dire du « pouvoir de faire 1 ‘Histoire », au moins officiellement. Il leur reste à faire reconnaître et fructifier ce « pouvoir médiateur » : un vote féminin pourrait conférer tout leur poids à ces nouvelles positions.

Béatrice Majnoni d’Intignano

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